samedi 22 février 2014

La porte dans la forêt

Ont franchi la porte dans la forêt,
Les petits lutins et les grands benêts,
Les gentils lapins et les gros bonnets,
Les jolis bambins et les gras babouins,
Les mignons gamins et les gais marsouins.

Ont franchi la porte dans la forêt
Les champignons vénéneux que l’on prend pour bonbon,
Les jolis chapeaux ronds des fourmis tourbillons,
Les vielles sorcières de balcon qui cherchent leur chaudron,
Les vieux dragons tout ronds, qui sautent jusqu’au plafond.

Ont franchi la porte dans la forêt,
 Les abeilles endormies qui mangent trop de miel,
Les papillons violets qui rasent les pâquerettes,
Les sauterelles toutes vertes qui courent sur le gazon,
Les arbres trop petits qui veulent voir l’horizon,
Les feuilles qui s’envolent quand le vent les racole,
Les bûcherons sauvages qui perdent leurs outils
Et s’en vont des campagnes couper les arbres en ville.

Ont franchi la porte dans la forêt,
Les belles tourterelles qui cherchent plus loin leur nid,
Les gros pigeons tout gris qui finiront rôtis,
Les lunettes de grand-père perdues dans la nuit,
Les allumettes éteintes qui ne veulent plus d’ennuis,
Toutes les sales petites bêtes qui vers l’homme, s’enfuient.

A franchi la porte dans la forêt, un soir de bel été,
Un amour évanoui tout près de s’échapper,
Une donzelle affamée qui lui courrait après
Et qui s’est épuisée à vouloir rattraper
Des lambeaux de souvenirs
Sans aucun avenir… 

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