lundi 23 décembre 2013

La photo des souvenirs

Bon sang, cette maison, je la reconnais, c’est la maison de mon enfance, lorsque nous habitions la Chartonnière avec mes parents et mes frères et sœur… Que de souvenirs qui remontent à la surface, que de courses dans le jardin, de jeux dans le cerisier, de cris d’enfants que j’entends encore… surtout quand la jeune fille qui s’occupait de nous le soir, une certaine Simone que nous n’aimions pas du tout, s’évertuait à essayer de nous faire rentrer prendre notre douche. Nous nous cachions mes frères et moi, dans la cabane derrière la maison et ne respirions plus jusqu’à ce qu’elle nous découvre et nous emmène à grand coup de menaces et de quelques claques qui volaient sur nos oreilles. Maman s’occupait de notre plus jeune frère et ne se souciait pas des plus grands et de leurs jérémiades lorsque nous nous plaignons de cette mégère. Elle était étudiante dans une école d’infirmière et je souhaite pour ses patients, qu’elle fut plus douce avec eux qu’avec nous.
C’est encore dans cette maison que notre papa, entassait dans une remise des tonnes de jouets qui nous faisaient rêver quand nous avions le droit de passer la porte. Encore aujourd’hui, je ne comprends toujours pas pourquoi nous ne pouvions pas profiter de ces jouets et même l’explication que m’a donnée mon père plus tard, ne me convainc pas de l’utilité de cette frustration. Il m’affirma que ces jouets avaient été récupérés dans un magasin qu’il avait en vente et qu’il n’en était pas complètement propriétaire. Je penche plus, connaissant mon père, pour la version probable, d’une crainte de sa part de nous voir tout casser, et sa façon d’aimer collectionner à peu près tout ce qu’il trouvait, l’empêchait de nous distribuer ces trésors. Du coup, nous rêvions au beau garage rouge et aux poupées encore emballées qui trônait sur les étagères qui, un jour, nous disait notre père, seraient à nous.

Par contre je ne savais pas que le célèbre photographe, Monsieur Doisneau était passé par là et avait gravé pour l’éternité sur la pellicule, mon frère, le rare jour où notre père avait accepté de le promener dans ce bolide extraordinaire sorti tout droit de la fameuse remise. Voilà une belle façon de s’envoler au pays des souvenirs d’enfance et de saluer au passage, un maître de la photo !

vendredi 20 décembre 2013

Un peu de légèreté...

Feuille d’automne…
Un peu de légèreté, comme cette feuille qui balance au gré du vent sur ce majestueux planté là…
Un peu de légèreté, comme cette feuille qui se détache de l’emprise de ce mastodonte et s’envole dans les airs délicatement prisonnière du mouvement.
Un peu de légèreté, comme ce petit parchemin de couleur qui se dirige tranquillement vers son destin… 
Un peu de légèreté, comme cette charmille qui virevolte dans l’insouciance d’un avenir trop proche. 
Un peu de légèreté, comme cette petite pousse abîmée par le temps qui se pose enfin nonchalamment sur un sol humide où plus rien ne l’attend.
Un peu de légèreté, comme cette feuille étalée qu’une botte vient écraser d’un simple coup de talon.
Un peu de légèreté, comme cette pauvre déchiqueté qui dans la terre enfonce son nez pour se retenir de pleurer…
Un peu de légèreté, comme cette feuille morte à peine embarquée par la vieille pelle de ce vieux jardinier…
Un peu de légèreté, comme cette jolie feuille recomposée par les couleurs du passé, qu’une petite main menue est venu sauver du compost pour en faire le bouquet de la saison d’automne, celui que l’on offre comme un léger cadeau, avant le grand froid, contre le sourire tout doux de la plus belle des mamans.

Un peu de légèreté dans mon cœur jusqu’à l’été…