lundi 31 mars 2014

Comme Prévert


Comme c’est beau

Ce qu’on peut voir comme ça
A travers les tableaux de maîtres
Et les toiles de peinture
Des petits maîtres de rien…

Tenez, regardez par exemple
Comme c’est beau cette ambiance
De Camille Corot
Avec ses chevriers des Iles Borromées
Sous les arbres tempête
Qui se déchaînent en vain


Pour accueillir sous leurs branches

Trois figures de Picasso

Qui dorment à poing fermé
Dans la chambre de Van Gogh
Dont le lit de guingois
Accueille deux amants

Cacher sous les draps blancs
D’un Magritte pudique
Et qui proche de Toulouse
Se donnent le baiser
Qui changera leur vie
Comme ces scènes en couleur

Qu’un Renoir trop sombre
Va tremper au moulin de la Galette
Avant de prendre le large
Sur un bateau à voile

De Moona B, prudente,
Qui s’envole de bonheur
A petits pas de géant,
Sur la mer des sourires
Et donnera à jamais
Du fil à tordre de rire…
puisqu’on peut se prendre pour un Prévert,
 pourquoi pas pour un grand maitre !
le rêve n’a pas de limite….


 












 





samedi 29 mars 2014

Écrivains dans un bocal

Suite à quelques clics bien placés sur internet, je découvre l'idée fabuleuse de deux amies du net : écrire une nouvelle à partir de consignes qu'elles tirent au sort... Après lecture de leur premier chapitre, je me laisse tenter par l'aventure et m'envole sur mon clavier pour quelques lignes sortant de mon imagination mais dirigées par leurs contraintes... Pour voir les autres textes...  http://tudinescesoir.wordpress.com


Chapitre 1

La ville est à peine éclairée, elle court sur le pavé, elle sait d’avance qu’elle va être en retard. Pourtant c’est un grand jour, le premier rendez vous qu’elle décroche depuis des mois. Il faut dire qu’elle est au chômage depuis si longtemps et pas foutue d’être à l’heure à un rendez vous, de là à ce qu’il y est cause à effet, il n’y a qu’un pas. Mais elle n’a pas le temps de s’analyser, pour une fois elle n’a pas réfléchi trois heures avant d’accepter cet entretien, et le fait qu’il lui propose de la recevoir dans un bar de la ville, ne l’a pas choqué plus que ça. Elle habite Reims, chez papa et maman, n’ayant plus financièrement les moyens de payer un loyer. Le retour en arrière fut difficile, surtout que cette solution n’avait pas que des avantages; sa mère, depuis quelle a posé son sac dans sa petite chambre d’adolescente, la matraque de sempiternelles phrases du genre : « tu as bien envoyé ton CV au contact dont je t’ai parlé ?, tu n’y arriveras pas si tu te lèves si tard…. » Et ce matin, elle est à deux doigts de trouver que cette dernière a raison et qu’elle n’est pas à la hauteur même du pauvre petit bout de salaire que lui verse Pôle emploi. Tout en courant ainsi, elle arrive enfin face à ce bistrot et entre sans même un regard pour l’employé derrière le comptoir. Elle cherche des yeux celui qui la veille,  lui a donné rencart dans ce lieu un peu étrange. Rien en vue qui ressemble à ce grand blond, à peine rasé et qui sur de lui, lui proposait une place de commercial dans ce qu’il disait être sa boite. Alors pourquoi ce lieu, se surprit-elle à penser ? Hier au soir, elle n’avait vraiment pas les idées très claires. Néanmoins, elle est là et prend place derrière une table à la nappe en plastique dont les couleurs sont autant délavées que la propreté est douteuse. L’espace d’un regard, elle survole les lieux, le café est presque vide, un vieux monsieur lit son journal dans un coin, ce doit être un habitué qui vient chaque matin se rafraichir des nouvelles du jour. Sinon, rien, pas de grand blond qui pourrait par un travail, enfin faire basculer sa vie du côté clair. Derrière elle, une glace dans laquelle est aperçoit son profil, sa queue de cheval lui donne presque l’air d’une jeune fille, pourtant elle va déjà vers ses trente cinq ans et le sourire qu’elle se force à s’envoyer n’est pas très sincère… comme si elle avait besoin de se confirmer que son pouvoir de séduction était encore en action. Le serveur s’approche d’elle et se penchant pour essuyer la table lui demande ce qu’elle veut boire
-          Un café, s’entend-elle répondre, corsé, rajoute-t-elle rapidement avant qu’il se retourne vers le comptoir.
Le temps de se replonger dans ses pensées en attendant son sauveur, un homme qui vient de rentrer croise son regard, s’avance vers elle et lui demande
-          Vous êtes Caroline ?
-          Heu, oui, non, enfin oui, comment connaissez vous mon prénom ?
-          Je viens de la part de François, celui que vous attendez, il m’a demandé de vous retrouver ici parce qu’il a eu un empêchement et…
Décontenancée, Caroline se lève et bredouille
-          Ah, bon, ben ce n’est pas grave, on se redonnera rendez vous une autre fois
-          Attendez, ne partez pas ainsi, je dois vous délivrez un message de sa part.
Caroline, un peu gauche, se rassoit, réajuste sa franche, ses mains transpirent un peu, elle commence à se demander si il était bien raisonnable d’accepter de se rendre de si bonne heure dans un café avec un homme dont elle ne connait que le prénom. Et celui qui se trouve en face d’elle ne lui dit rien qui vaille. Il est brun, assez grand, et lorsqu’il tire la chaise pour s’asseoir face à elle, elle comprend qu’elle ne peut qu’attendre de l’entendre…
-          Je vous écoute, dit-elle dans une moue qui lui fait ressortir les deux petites fossettes qui entourent sa bouche. Dans un autre temps, elle savait ce geste irrésistible, mais ce matin, aucun calcul, juste une lassitude qui révèle son manque d’entrain à poursuivre cette conversation. 
       -       Je vous offre un verre ?
       -       Je n’en suis qu’au café et…
       -       Un deuxième café alors, dit-il précipitamment et se tournant vers le comptoir il lance à la volée : deux cafés s’il vous plait. Puis de nouveau, son regard plonge dans celui de Caroline qui se sent de plus en plus mal à aise. Pressée d’en finir elle place rapidement sa question :

-                          -            Alors, François a-t-il une place pour moi ?
-                           -            Pas si vite, il faudrait déjà que tu me donnes ton CV.

Il l’a tutoyé d’un coup sans prévenir, ce qui renforce le sentiment oppressant qu’elle ressent déjà. Le tour que prend cette conversation ne lui plait pas du tout et faisant mine de se lever, l’homme appuie une main ferme sur son avant bras et lui rétorque :
-          Dis moi déjà ce que tu sais faire, je suis l’associé de François, nous avons une société qui fabrique des sous-vêtements et nous cherchons une personne susceptible de nous aider pour la diffusion de nos produits… tu me suis ? As-tu des références dans la vente ?
Timidement, Caroline commence à débiter ses diplômes, sortant dans le même temps son curriculum vitae qu’elle lui tend d’une main tremblante et en bredouillant 
-                              -           Il est à jour, je suis sans emploi depuis plusieurs mois, mais j’ai déjà travaillé dans la vente et….
-                              -            Ok, pas de problème, tu commences demain ! répond l’associé tout en détaillant le document,                      par contre, il te faut t’arranger un peu.
-                              -           C'est-à-dire ? reprend Caroline
-                             -            Et bien, je ne sais pas, te mettre sur ton trente et un, une jupe au lieu d’un jean, un chemisier au      lieu d’un pull, les cheveux détachés … féminine quoi !
Et au regard que lui lance  Caroline, il reprend plus posément :
       -       Mais ne t’inquiète pas, tu es très jolie et ce ne sera pas difficile… non ?
Lui tendant sa carte avec l’adresse de sa société, il se lève précipitamment.
       -       Bon, tu m’excuses mais j’ai plein de rendez-vous, on se retrouve demain, 9 heures à cette                             adresse, on parlera des formalités et tu verras on va bien accrocher tous les trois…
      -        Tous les trois ? répond Caroline complètement déstabilisée par cet entretien
      -        Oui, enfin Toi, François et moi… on va faire un tabac… allez je file, à demain
Et sur cette dernière phrase, il se retourne et sort du bar aussi vite qu’il était entré…
Caroline, plutôt sonnée, ne sait pas trop que penser de cette embauche éclair, elle se demande si elle n’a pas rêvé et quelle est la décision qu’elle doit prendre. Mais revenant à la raison, elle  finit par se dire qu’elle n’a pas vraiment le choix et que demain est un autre jour… elle aperçoit alors son reflet dans la vitre et respirant un bon coup, se forçant à sourire elle défait ses cheveux et se met à regarder par la fenêtre. 


dimanche 23 mars 2014

deux âmes jumelles









Jumelles comme deux âmes
Qui se comprennent sans mal
Jumelles comme deux sœurs
Qui s’aiment de tout cœur…

Jumeau comme deux cœurs
Qui s’enlacent sans peur
Jumeau comme deux êtres
Qui jamais ne regrettent
De vivre l’un dans l’autre
De s’aimer l’un et l’autre…

Jumelés dès leurs jeunes âges
Deux âmes dans les nuages
S’envolent de leur cage
Se cherchent sans relâche…
Jusque dans les entrailles
De cette terre sauvage
Où la vie les a cueillies
Où la nuit les a saisies…

Deux âmes dans ce paysage
S’accordent de leur partage
Se volent leurs sourires
S’envolent pour mourir
Là-haut dans les nuages
Où l’amour n’a pas d’âge
Et dans ce ciel sauvage
Elles ne seront plus jamais sages…


jeudi 20 mars 2014

un, deux, trois et hop...

Quelques phrases posées là et me voilà rêvant d’un ailleurs, d’un extérieur surtout où je pourrais courir dans la lande et souffler sur les anges qui voleraient autour de moi. Quelques phrases lues et relues et l’envie de rire me prend fougueusement, comme une vague qui monte et m’accompagne dans ma joie. Sérénité et harmonie sont les mots qui me prennent d’assaut depuis ce mardi soir où j’ai décidé de les apprivoiser pour de bon. Envie d’être bien, d’être celle qui positive, fidèle à ma réputation. Quelques fleurs posées là et je me vois déjà les peindre et les détailler de pastel, les emmener dans mes créations pour les rendre éternelles…quelques fleurs posées là qui ne termineront pas au terreau, qui resteront sur le tableau comme un moment figé du regard qui s’est posé. Quelques lignes versées là et je sens le regard par-dessus mon épaule, qui découvre étonné ces quelques vers liés. Un regard bienveillant qui n’arrêtera pas l’encre de couler, les mots de se rassembler, les phrases de se poser et les mains de taper sur le clavier. L’inconnu m’emporte jusqu’au rivage du temps et si je découvre enfin l’horizon c’est pour sauter dans le pré de la déraison.
Un, deux, trois, surtout ne pas marcher sur les traits du trottoir qui pourraient me faire broyer du noir… un , deux, trois, surtout ne pas sauter trop haut pour ne pas redescendre trop bas… je cours plutôt d’un point rose à un point blanc, d’un regard à un sourire, d’un amour à une amie… je cours plutôt d’un pas léger, sautillant de rosée, se posant doucement sur la pointe des pieds, envie tout de même de faire des pieds de nez… je cours après la vie pour ne pas qu’elle m’oublie, je cours après la source même de tous les fou-rires. Je nage dans l’eau vive des rayons de soleil qui ne vont pas manquer de me frôler bientôt comme un printemps nouveau. Je marche en zigzag entre les cailloux encombrants d’un chemin cahotant… je passe par-dessus l’un d’eux, je contourne le deuxième, j’envoie valser le troisième, je regarde de loin le quatrième et reste indifférente au cinquième… tous ces cailloux qui traversent ma vie, je les regarde, je leur souris… c’est ainsi que je grandis encore. Encore un petit effort pour souffler mes bougies d’ici quelques semaines. Un, deux, trois et hop, je suis avec toi.


lundi 17 mars 2014

Elle me manque

Elle me manque… je pense souvent à elle. Difficile de croire que  cette étoile qui brille dans le ciel est devenue sa demeure depuis qu’elle est partie. Elle me manque parfois juste un peu, dans le regard d’un passant, au fredonnement d’une chanson. C’est une pensée furtive qui traverse mes heures sans m’avertir, là, comme ça, juste en passant. Une pensée qui s’installe parfois, s’entête en moi, un regard bleu qui me revient, un sourire qui me trouble, une larme qui s’arrête au bord, juste au bord de nos yeux. Ces yeux qui ressemblaient aux miens, cet azur qui était plus qu’un lien. Elle me manque souvent, lorsque le nez au vent, je sens sa présence… une feuille qui tombe, une branche qui bouge, un ange qui passe et cette pensée qui s’obstine ! Elle tourne autour de moi quand les petites sont là, quand je la cherche d’un regard pour lui montrer leur progrès, quand je prends mon téléphone et le repose avec regret… j’aimerai encore lui dire comme ses arrières petites filles sont belles, comme certaines fois, elles me font penser à elle, comme leurs yeux bleus sont des clins d’œil du ciel et comme j’aimerai qu’elle veille encore sur elles. Elle me manque quand je cherche le sommeil, quand je peins seul dans mon atelier et que j’ai tant envie de lui montrer ce qui prend vie sous mes doigts… Elle me manque quand je me souviens comme elle aimait que je lui apprenne à poser ses doigts plein de pastel sur la feuille colorée et à glisser son index pour y lisser les traits. Elle me manque quand je fais les comptes de papa et qu’elle n’est plus là pour me lire les chiffres comme une aide comptable qui se fatiguait vite et était si heureuse que je m’en occupe. Elle me manque quand je sens un peu d’air frais passer sur mon épaule comme un petit rappel qui me frôle. Elle me manquera toujours cette petite maman que j’aimais…