Elle me manque… je pense souvent à elle. Difficile de croire
que cette étoile qui brille dans le ciel
est devenue sa demeure depuis qu’elle est partie. Elle me manque parfois juste
un peu, dans le regard d’un passant, au fredonnement d’une chanson. C’est une
pensée furtive qui traverse mes heures sans m’avertir, là, comme ça, juste en
passant. Une pensée qui s’installe parfois, s’entête en moi, un regard bleu qui
me revient, un sourire qui me trouble, une larme qui s’arrête au bord, juste au
bord de nos yeux. Ces yeux qui ressemblaient aux miens, cet azur qui était plus
qu’un lien. Elle me manque souvent, lorsque le nez au vent, je sens sa présence…
une feuille qui tombe, une branche qui bouge, un ange qui passe et cette pensée
qui s’obstine ! Elle tourne autour de moi quand les petites sont là, quand
je la cherche d’un regard pour lui montrer leur progrès, quand je prends mon
téléphone et le repose avec regret… j’aimerai encore lui dire comme ses
arrières petites filles sont belles, comme certaines fois, elles me font penser
à elle, comme leurs yeux bleus sont des clins d’œil du ciel et comme j’aimerai
qu’elle veille encore sur elles. Elle me manque quand je cherche le sommeil,
quand je peins seul dans mon atelier et que j’ai tant envie de lui montrer ce
qui prend vie sous mes doigts… Elle me manque quand je me souviens comme elle
aimait que je lui apprenne à poser ses doigts plein de pastel sur la feuille colorée
et à glisser son index pour y lisser les traits. Elle me manque quand je fais
les comptes de papa et qu’elle n’est plus là pour me lire les chiffres comme
une aide comptable qui se fatiguait vite et était si heureuse que je m’en
occupe. Elle me manque quand je sens un peu d’air frais passer sur mon épaule
comme un petit rappel qui me frôle. Elle me manquera toujours cette petite maman que j’aimais…
Il y a des blessures qui ne cicatrisent jamais... Très beau texte, Prudence!
RépondreSupprimerFairywen
Merci Fairywen, il est vrai que certaines douleurs ne cicatrisent jamais, elles se transforment un peu, s'égarent parfois mais ne nous quittent jamais vraiment... A nous de les apprivoiser... merci encore de ton passage chez moi...
SupprimerDécouvrir ton joli blog fut un plaisir, Prudence, et sois sûre que je reviendrai.
SupprimerOh ma Prudence, j'ai bien conscience que mon billet a dû réveiller bien des sentiments en toi.
RépondreSupprimerJe te serre très fort dans mes bras.
Doux bisou a toi...
SupprimerTu n’es plus là, ma mère ... En la vieille maison
RépondreSupprimerque ton âme imprégna d’odeur céleste, j’erre.
Sur les géraniums tremblants de l’étagère
je te revois penchée à l’arrière saison.
Ah ton image ici n’est pas une étrangère...
mais chaque jour la rend plus vaine et plus légère.
Tu n’es plus là, ma mère. Et pourtant je respire
ton souffle d’ans l’haleine agreste des lys blancs.
Dans les roses du seuil, je revois ton sourire.
Ce vieux jardin, où jusqu’au bout tes bras tremblants
voulurent promener le sarcloir ou la bêche,
où l’on pouvait te voir chaque soir à la fraiche
patiemment penchée, ah comme il est encore
tout plein de ta présence et de ton calme effort !
Je ne veux rien changer aux plus vulgaires choses
que ta main disposa pour m’y faire un doux nid.
Mais le monde ne vit que de métamorphoses.
La goutte d’eau ronge la pierre et le granit..
Malgré toi, tout ce qui fut toi se désagrège.
Et sous l'étreinte de mes doigts fond comme neige.
Irai-je demander aux passants du chemin
s’ils n’ont pas rencontré ton ombre dans la rue ?
Chaque heure en emporte un de ceux qui t’ont connue
et les autres s’en vont sans me tendre la main.
Chacun sent le prix étrange de la vie
et court, l’angoisse au coeur, à sa chère folie.
Tu n’es plus là, ma mère... En ta vieille maison
je respire ton âme, avec un lent frisson.
Phileas Lebesgue. La maison vide
Quelques larmes au coin de l'œil aspirés par une photo qui traîne et ce texte que tu m'offres sont des pansements sur l'absence d'une maman ! Merci Emma
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