samedi 28 février 2015

Papa où t'es ?

Quand à moi, je suis la même, bien que malmenée par la vie ces derniers mois, un coup sur les cervicales en septembre, puis le renversement de mon cœur le 12 novembre, jour du départ de papa pour l’autre rivage. Depuis, je remonte un peu la pente, difficilement, douloureusement. Je reprends le mord et j'essaie de refixer le sourire sur mes lèvres, le rire dans mes yeux, la légèreté disparue, je souhaite tant la retrouver. Et c’est ce qui est entrain de se faire,  lentement mais surement, après quelques mois où la tête comme le corps a souffert… fatigue intense, envie de rien, petit moment de solitude et surtout manque d’énergie. A peine envie de peindre, encore moins d’écrire, ce que je fais aujourd’hui est une preuve du début de ma guérison. Je m’autorise enfin cette pause, enfin ce petit moment que je sais court vu mon programme de ce soir, mais qui commence à donner quelques signes d’encouragement vers l’harmonie que je veux récupérer. Papa parti, c’est un vide qui s’installe et que je dois de nouveau combler, c’est des larmes refoulées et parfois lâchées, c’est un sourire que je ressens constamment au-dessus de moi, un « c’est pas grave  mon B » que j’entends quand je tends l’oreille, c’est des souvenirs sans ordre chronologique qui défilent dans ma tête à chaque fois que j’accepte de les laisser venir, à chaque fois que je suis d’accord pour m’arrêter un peu et laisser papa envahir mon esprit. Papa parti, c’est une montagne de soucis qui m’est tombée dessus, de l’administration à gogo, des coups de téléphones, des papiers à remplir, des comptes à faire. Papa parti, c’est une succession à gérer, une maison à vider, à mettre en vente un jour, c’est une page qui se tourne violemment, d’un coup et dont les conséquences nous arrivent en vague et en pleine figure. Papa parti, c’est ce dernier baiser que j’ai pu lui donner sur son lit le jour même, c’est ces mots glissés dans son oreilles et ses réponses entendues par moi seule…. Papa parti c’est ce grand « je t’aime » que je dis haut et fort, que je crie que je hurle et que je suis certaine qu’il entend d’où il est.  J’ai juste envie de retrouver mon calme intérieur, mon envie d’avancer, mon entrain et ma gaieté  je sais que tout ça n’est plus très loin, que le deuil s’est enclenché et que je vais enfin  redevenir moi, mais sans papa !