mercredi 27 février 2013

Allez, viens...


Allez viens, on va aller se faire plaisir… viens prends ton manteau et sortons, allons nous aérer dans quelques magasins de la ville et distribuer les quelques sous qu’il nous reste, allez viens, on va aller se faire plaisir, se décrocher la lune avec tout notre argent, s’offrir des rêves en bois en or ou en argent…. 
Allez viens, donne moi donc la main et sautons à pieds joins sur les convenances de la vie, ne regardons pas si on pourrait en faire autre choses, si les placards sont bien remplis, viens et changeons nos rêves en réalité, achetons tout ce qui nous fait envie, ne regardons pas ce dont nous avons besoin, nous avons déjà tant et tout ce qu’il nous faut, faisons juste le saut qu’il faut pour emporter la raison, là-bas vers notre déraison… 
allez viens, arrête de réfléchir, laisse tomber ces comptes, demain est un autre jour, aujourd’hui, il faut le vivre et ne plus nous en faire pour ce que sera demain, allez viens, je te dis, arrête de soupirer sur l’insécurité ou sur le contrat jeune emploi, viens et ferme un peu les yeux sur tout ce qu’on te dit, sur tout ce que tu entends, n'entends tu pas au loin les cloches qui sonnent et t’appellent, allez viens donc en courant,  laisse l’urgent au plus tard et le nécessaire au plus pauvre, nous sommes riches de ce que nous n'avons pas, nous sommes riches de ce que nous allons voir, chercher, respirer, riches de ce que nous allons oser faire, viens et ne te tourne plus les sangs en dessus dessous de tout ce qui te retient… viens et remet à demain tout ce que tu dois faire, filons, viens courons comme l’air sur tous ces chemins que la raison libère… Lance toi le défit de savoir dire oui à toutes tes envies, lance toi le défit de crier à la vie, lance toi le défit de mordre dans cette folie qui attrape ta pensée, qui ficelle tes idées, laisse les se détacher, laisse les te libérer et viens attrapons vite ce train qui passe là-bas, au loin, jette tes « à priori » tes  «  à quoi bon », tes réticences, viens tu coures si bien, alors profite de ce soleil pour courir après l’abeille, courir après la veille qui arrive si vite et rattrape la avant qu’elle ne t’agrippe et ne te "grippe….avis l’air" est frais et les rayons du soleil nous tentent, viens et ne pose plus de problèmes à tous tes orteils, chausse n’importe quelles pompes et respire l’air qu’il fait…. Rien ne sera plus pareil après et tu le sais….
Dépose tes idéaux, laisse aux autres les cartons rouges et jaunes, prends le train de la vraie vie et saute à pieds sous la pluie d’étincelles, de lumière et d’irréelle… L’amour virtuel n’est rien que de l’éphémère, le vrai le beau t’attend là-haut, cours après lui et attrape le… ça vaut le coup de prendre son cou à ses genoux et de courir ainsi très vite, comme un dératé de la vie, comme un saboté du bonheur, qui sait qu’il sait fait avoir et s’enfuit pour ne jamais plus voir, ces peccadilles de bonheur qu’on lui a fait prendre pour du vrai, ces brindilles d’herbes vertes qu’on a ramassé sans savoir que c’était que du leurre, et que ça comptait pour du beurre …. Barre toi bien loin de ces mensonges et tu verras plus loin que tes songes, la Vie, la vraie qui t’attend, t’espère et qui demain sera à toi….

lundi 25 février 2013

Chaque jour suffit sa peine


Chaque jour suffit sa peine
Chaque instant vaut bien la peine
De vivre fort sans faire de peine
A chaque effort j’ouvre le pêne
De cette porte qui lourde se traîne

Chaque peine suffit au jour
Chaque peine vaut cet instant
Où je sais que mon amour
Viendra nourrir mes ans….
Et me parer de ces atours
De ce bonheur si grand, si grand…

Chaque peu fait un trop plein
Chaque feu que l’on éteint
Vaut le coût de l’étincelle
Qui refait naître ma peine…

Chaque avant et chaque après
Me construit ou me refait
J’ai vingt ans je jour d’avant
J’en ai cent le jour d’après…
Chaque jour suffit pourtant
A tisser ce grand géant
Qu’est le bonheur quand il est grand….

Chaque fois que toi tu m’aimes
Chaque fois que moi je t’aime…
Fait que l’on oublie la peine
Qui fait tant de jour sans fin
Qui fait rapprocher les ans
Et les moments où l’on se  tient
Dans tes bras ou dans les miens…

Chaque jour quand on s’aime…..
Chaque jour suffit à peine….

samedi 23 février 2013

L’escalier au trésor





On y était presque, mon frère m’avait parlé d’un terrain vague où l’on pouvait trouver le trésor du siècle, j’avoue que du haut de mes 10 ans, je n’y avais pas vraiment cru, mais il fut si persuasif ce soir là que j’acceptais de le suivre… après avoir couru en sortant de la maison sans nous retourner de peur d’entendre notre mère nous rappeler : vos devoirs, vous n’avez pas fait vos devoirs, rentrez les enfants vous sortirez plus tard… nos oreilles restèrent sourdes à ces appels et nos petites jambes nous emportaient tout droit vers l’aventure.
 Il fallu traverser la grande route, et là mon frère, qui se prenait pour le grand, alors qu’il avait tout juste 12 ans, me prit solennellement la main et regardant à droite à gauche, puis de nouveau à droite comme nous avait apprit papa lors de la leçon « je traverse prudemment une route »,  me tira en avant et nous la traversâmes en courant. J’avais bien vue qu’une voiture arrivait sur notre gauche, mais heureusement, la traction ferme et rude de mon frère nous évita un accident… Ouf, nous étions enfin de l’autre côté, je commençais à trouver l’aventure un peu dangereuse et ne put m’empêcher de râler : dis, tu ne crois pas qu’il vaut mieux revenir chez nous, là… maman va être furieuse et…. Mais il ne me laissa pas continuer, il partit devant moi en courant et ne me lançant : retourne à la maison, si tu es une poule mouillée, moi, je vais voir le trésor. Un temps d’arrêt et je compris que si je ne voulais pas passer pour une dégonflée et me retrouver seule sur ce chemin inconnu, j’avais l’obligation de le suivre et de continuer en avant notre course. 
Après quelques traversés de champs où il fallut enjamber les sillons de nos petites gambettes, nous arrivâmes essoufflés devant une sorte de hangar ! je me pliais en deux pour reprendre de l’air, haletante, le cœur battant à mille à l’heure, je ne savais que penser de cette excursion et encore moins si ce trésor en valait la peine.
 Mon frère remis plus vite et tout excité me montra sur notre droite un vieil escalier tout rouillé : c’est là, me dit-il, il faut monter ce grand colimaçon et le trésor est là-haut. Je levais les yeux sur cet escalator vieux comme grand-père et sceptique, je refusai de monter : mais ce n’est qu’un escalier de secours qui va nulle part, on ne risque que de tomber de là-haut, argumentais-je. Tu as vraiment peur de tout, reprit mon frère, tout en haut, au bout à la dernière marche, je te dis que nous découvrirons le plus beau trésor du monde… il faisait déjà presque nuit, le crépuscule commençait sa descente sur la plaine et je ne voyais pas d’autre solution que d’écouter mon frère, monter ces grandes marches, voir ce trésor et rentrer enfin à la maison en espérant que maman ne se fâcherait pas trop fort.
Nous commençâmes l’ascension, mon frère devant, montant joyeusement les marches, et moi derrière, n’osant regarder ni en bas, ni en l’air et me rappelant que même sur une balançoire, j’avais déjà le vertige. Il arriva le premier à la cime de l’escalier, s’assit sur la dernière marche, celle qui donnait dans le vide et me héla, viens vite, regarde, le trésor est là… je montais enfin le dernier cran de ce monstre de fer et prudemment, je trouvais une place près de lui. Il mit son bras sur mes épaules, en geste de protection, je posais alors ma tète dans le creux de son cou et les larmes aux yeux je regardais le trésor… un disque d’or descendait sur la plaine et de notre perchoir nous assistions à l’étalage de ses rayons, au foisonnement de ses couleurs, à l’embrasement de la région… et quand mon frère pointa du doigt, une petite tâche noir au milieu de nulle part, je reconnu notre maison et mon sourire s’agrandit lorsqu’un rayon d’or caressa le toit de notre foyer et fit briller comme un astre ce tout petit logis.
- tu vois on habite dans une étoile et tous les soirs, cette étoile dit bonsoir au soleil… c’est ça notre trésor, me murmura mon frère. Je me serrai un peu plus dans ses bras, riant, pleurant devant la beauté de ce cadre qui n’était autre que le foyer où nous vivions avec papa et maman. Que de bonheur, quel beau trésor, me dis-je… et si on  retournait dans notre étoile avant la nuit, glissais-je à l’oreille de mon grand frère ! 

vendredi 22 février 2013

Quand on termine un livre...


Ça fait tout drôle quand on termine un livre, tout drôle et c’est comme un manque qui nous surprend, j’avais tellement attendu ce moment où je pourrais écrire le mot Fin à la dernière page, que depuis que c’est fait, je me sens toute drôle, comme vidée après plusieurs rounds. Après une virée de plusieurs années sur ce clavier, où je venais régulièrement ajouter des  mots, des lignes, des paragraphes, puis des chapitres, il me semble maintenant qu’il est terminé, que mes épaules se sont abaissées d’un poids, et que la légèreté que je croyais ressentir, se retrouve plutôt être un poids qui  alourdit mon cœur. Ce  livre que j’ai porté, peut être faut-il maintenant  le partager avec ce qu’on appelle des lecteurs… et là, comme c’est difficile de trouver les yeux qui parcourront mes écrits, l’esprit qui comprendra l’histoire, les lèvres qui s’étireront d’un sourire aux bons mots que j’ai essayé de dire… l’oreille qui cherchera des explications aux quelques phrases mal tournées, aux quelques passages empêtrés. Et tout simplement l’âme qui aimera mes héros et qui saura être suffisamment  bienveillante  pour apprécier leur histoire. Ma propre critique, quand je relis mon livre, ne lui épargne rien. Là, je trouve mon héroïne un peu trop niaise, ici, je déplore que mon héros ne soit pas plus aventureux… je trouve des défauts à certains des personnages et je regrette de ne pas avoir assez décrit les lieux, pas assez mis mes personnages en situation géographique. Il semble que je préfère le dialogue et que ce que je cherche dans l’écriture est plutôt un rythme qu’une liste interminable de détails qui pourrait nuire à  la cadence que je veux donner à mon texte… du coup, ne vais-je pas trop vite au but ? Est ce que je donne à mes personnages une aura suffisante avec si peu de descriptions ?
Voilà où vont toutes mes questions à la fin de cette aventure que j’ai adoré vivre… l’écriture d’un livre… le dépôt par des mots d’une histoire qui sommeillait depuis si longtemps dans mon esprit. Le passage à l’acte en plusieurs chapitres, afin de donner vie à ces personnages qui hantaient parfois mes journées… et qui ne sont pas si loin de ce que je suis… voilà bien du bazar pour quelques mots juxtaposés… j’ai failli me prendre pour un écrivain alors que l’idée de recommencer me fait terriblement peur. Mais ma phrase gourou, celle qui me porte depuis quelques années s’impose du coup à moi : « tu n’arriveras pas là où tu veux aller…. Si tu voyages toujours par beau temps ! » Donc au diable la peur d’avancer, je vais reprendre le clavier pour une autre histoire, une autre aventure, comme celle qui s’impose, comme celle qui me nargue de ses petites virées régulière dans ma tête. Et même si ma façon d’écrire n’est pas hautement littéraire, même si mes phrases paraissent fades à certains lecteurs, même si je me contente d’écrire de l’eau de rose, je continuerai d’aligner ces chers mots comme des anges en habit d’imprimerie… comme disait …. 

jeudi 21 février 2013

Petit traité de l'abandon


Ma dernière lecture « petit traité de l’abandon »… de Alexandre Jollien
Pensées pour accueillir la vie telle qu’elle se propose : c’est tout à fait comme ça que j’aime entrevoir la vie, avec toutes ces pensées qui aident à prendre du recul et nous amènent à réfléchir sur ce qui nous fait buter, ou nous fait avancer. Alexandre nous propose dans ce livre d’appliquer la formule du « soûtra du diamant » qui dit qu’une chose n’est pas une chose mais qu’on l’appelle une chose… cela peut s’appliquer à toutes les situations, mais avant il m’a fallu trouver une explication plausible à cette formule… voici la mienne, il y en a sans doute d’autres. Moi, j’ai compris que rien n’était vraiment acquis, que tout évoluait constamment et que du coup ce qu’on croit être comme on le pense, n’est jamais figé et avance tout le temps dans un sens ou dans l’autre. Donc quand A Jollien dit : ma femme n’est pas ma femme mais je l’appelle ma femme, il nous fait passer le message que cette femme qu’il croit connaitre par cœur parce qu’il vit avec elle, n’est pas tout ce qu’il croit qu’elle est… et cela sous entend qu’un être, une émotion, ou n’importe quelle chose à sa part de mystère qu’il nous faut respecter… et sa part d’évolution qu’il nous faut accepter. Pour ma part, mon mari n’est pas mon mari, mais je l’appelle mon mari…. Je suis bien placée pour savoir comme cet être qui vit depuis 30 ans avec moi a évolué, a changé et cet homme que j’appelle mon mari depuis tant d’années, n’a pas été le même au fil des ans… j’ai la chance qu’il ait évolué dans le sens qui me convient et que notre voyage s’est fait ensemble… ouf, du coup je le garde ! Tout ça pour essayer de comprendre combien il est important de lâcher prise pour faire que tout ce qui évolue ait sa place dans notre vie et ne reflète pas que ce que nos esprits croient y voir. Ce petit traité de l’abandon mérite une place à part dans nos lectures, avec le besoin, l’envie de rouvrir ses pages et d’y puiser une source de vie qui  illuminera nos journées. 

mercredi 20 février 2013

Sacrée feuille blanche

Bon, par où je commence… tout d’abord la feuille blanche me fait très peur… est ce normal docteur ? Est ce comme quand on n’a pas fait l’amour depuis très longtemps, est ce normal cette angoisse de retrouver des émotions des sensations, des sentiments qu’on avait cru oubliés, enfouis, et qui remontent à la surface… est ce que écrire quand on n’a pas écrit depuis longtemps ça fait pareil ? Bon, par où je continue… Qu’ai-je dans la tête qui mérite d’être écrit…. Parfois je me dis que rien de bon ne peut sortir d’une tête qui s’empêche de penser, qui ferme les portes des idées et s’oblige à ne respirer qu’un quotidien comme il est, le sien, sans l’enjoliver, sans le décorer, sans imaginer même qu’un autre monde que le sien existe….
Bon par où je persiste et je signe en bas de la page quand elle sera pleine de petit pictogrammes qui les uns à côté des autres ressembleront à un texte…. J’ai pourtant tant envie d’écrire, est ce que cela suffit pour le faire, pour faire sortir tous ces mots de ma tête… c’est toujours ainsi quand je n’écris pas depuis longtemps… les mots se bousculent, crient, hurlent, essayent de sortir et rien de bien construit en découle parce que trop brouillon, trop en vrac tous ces mots indisciplinés se moquent de moi, me toisent et en profitent pour dire n’importe quoi…. Comme si je pouvais être l’auteur de ce n’importe quoi….voilà où vont mes pensées lorsque le besoin d’écrire revient et que la possibilité de le faire se retrouve enfermé dans les mots lointain, nombreux qui ravissent mon âme….
Alors lâchez moi, lâchez vous et prenez mon envie pour en faire du construit, du concret, du bon texte qui sert au moins à faire passer des idées à l’endroit, des idées qui se lisent, qui s’écoutent et surprennent aussi…. Des idées de Bonne Heure…. Des idées de douceur qui s’agrippent à la feuille blanche et transpirent la transparence afin d’être compris, aimés, avalés par les néophytes de la réalité…
Je sais aussi que lorsque c’est ainsi, lorsque les mots se fâchent, c’est comme s’ils me punissaient de ne pas savoir ce qui se passe dans cet esprit de pacotille qui me ronge le cerveau… et en fait au fond de moi je refuse tout simplement de savoir ce qui s’y passe et si ce quotidien qui m’entoure me dérange ou non… m’emberlicoque dans des songes avortés, dans des rêves fatigués…où le passé resurgi est masqué par le présent et où l’avenir ainsi ne se vit que prestement…instant après instant, temps après temps, et ne devient avenir que dans un soupir, parce que le présent s’étire et que le passé s’évanouit… je meurs de cet ennui et ne veut plus vivre ces plaisirs sans déplaisir…. Ces romans sans rien d’attirant, ces rêves blancs alors que les portes bleues se referment ou qu’elles ne s’ouvrent plus sur un matin dément où tout le changement attendu ne serait plus ce temps perdu où les méchants courent après les gentils, où les vivants ratent si souvent leur vie…. Voilà la feuille est presque remplie, j’ai du pour cela grandir la police et mettre une ponctuation plus que de raison…. Voilà comment un esprit se réveille à l’écrit… comment un cerveau de nouveau réfléchit, comment une fille rêve encore d’un garçon, comment une coquine cherche le polisson qui répondra sans façon à ses manières de sauvageonne et cherchera dans son discours les prémices d’un grand amour…