Bon, par où je commence… tout d’abord la feuille blanche me fait très
peur… est ce normal docteur ? Est ce comme quand on n’a pas fait l’amour depuis
très longtemps, est ce normal cette angoisse de retrouver des émotions des
sensations, des sentiments qu’on avait cru oubliés, enfouis, et qui remontent à
la surface… est ce que écrire quand on n’a pas écrit depuis longtemps ça fait
pareil ? Bon, par où je continue… Qu’ai-je dans la tête qui mérite d’être
écrit…. Parfois je me dis que rien de bon ne peut sortir d’une tête qui
s’empêche de penser, qui ferme les portes des idées et s’oblige à ne respirer
qu’un quotidien comme il est, le sien, sans l’enjoliver, sans le décorer, sans
imaginer même qu’un autre monde que le sien existe….
Bon par où je persiste et je signe en bas de la page quand elle sera pleine de
petit pictogrammes qui les uns à côté des autres ressembleront à un texte….
J’ai pourtant tant envie d’écrire, est ce que cela suffit pour le faire, pour
faire sortir tous ces mots de ma tête… c’est toujours ainsi quand je n’écris
pas depuis longtemps… les mots se bousculent, crient, hurlent, essayent de
sortir et rien de bien construit en découle parce que trop brouillon, trop en
vrac tous ces mots indisciplinés se moquent de moi, me toisent et en profitent pour
dire n’importe quoi…. Comme si je pouvais être l’auteur de ce n’importe
quoi….voilà où vont mes pensées lorsque le besoin d’écrire revient et que la
possibilité de le faire se retrouve enfermé dans les mots lointain, nombreux
qui ravissent mon âme….
Alors lâchez moi, lâchez vous et prenez mon envie pour en faire du construit,
du concret, du bon texte qui sert au moins à faire passer des idées à
l’endroit, des idées qui se lisent, qui s’écoutent et surprennent aussi…. Des
idées de Bonne Heure…. Des idées de douceur qui s’agrippent à la feuille
blanche et transpirent la transparence afin d’être compris, aimés, avalés par
les néophytes de la réalité…
Je sais aussi que lorsque c’est ainsi, lorsque les mots se fâchent, c’est comme
s’ils me punissaient de ne pas savoir ce qui se passe dans cet esprit de
pacotille qui me ronge le cerveau… et en fait au fond de moi je refuse tout
simplement de savoir ce qui s’y passe et si ce quotidien qui m’entoure me
dérange ou non… m’emberlicoque dans des songes avortés, dans des rêves
fatigués…où le passé resurgi est masqué par le présent et où l’avenir ainsi ne
se vit que prestement…instant après instant, temps après temps, et ne devient
avenir que dans un soupir, parce que le présent s’étire et que le passé
s’évanouit… je meurs de cet ennui et ne veut plus vivre ces plaisirs sans
déplaisir…. Ces romans sans rien d’attirant, ces rêves blancs alors que les
portes bleues se referment ou qu’elles ne s’ouvrent plus sur un matin dément où
tout le changement attendu ne serait plus ce temps perdu où les méchants
courent après les gentils, où les vivants ratent si souvent leur vie…. Voilà la
feuille est presque remplie, j’ai du pour cela grandir la police et mettre une
ponctuation plus que de raison…. Voilà comment un esprit se réveille à l’écrit…
comment un cerveau de nouveau réfléchit, comment une fille rêve encore d’un
garçon, comment une coquine cherche le polisson qui répondra sans façon à ses
manières de sauvageonne et cherchera dans son discours les prémices d’un grand
amour…
Heureuse d'être la première, Chère Prudence.
RépondreSupprimerLongue vie à ton blog!
Après relecture, eh bien, il aurait été dommage que tu laisses tout cela dans ton esprit de pacotille...;-)
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