Dessine-moi un
mouton ? demanda le petit prince à l’aviateur qui venait de poser en
urgence son avion dans le désert…Cet aviateur aurait pu être le frère de René
Magritte qui, lorsqu’on lui demandait de dessiner un œuf, nous reportait sur la
toile un oiseau… Après, à savoir si cet oiseau était bien celui qui allait
sortir de l’œuf, il fallait évidemment le temps de le couver… quand au mouton
du petit Prince, celui dont l’image représentait la caisse avec le mouton à
l’intérieur, c’était exactement celui que
voulait le petit prince !
Coup de chance ou pas, le dessinateur aviateur, qui
peut-être avait pris un coup sur la tête, lors du crash, avait réussi un coup
de maître ! Sauf qu’il ne s’appelait pas Magritte, il est vrai, mais qui dit
qu’il n’avait pas en tête cette clairvoyance ?
D’autant que notre aviateur s’était moins compliqué la vie
que notre René, une caisse étant plus facile à dessiner qu’un oiseau… Bon,
peut-être s’étaient ils rencontrés lors d’un salon de la peinture, ou d’un dîner mondain réunissant la noblesse lyonnaise et la bourgeoisie belge de
l’époque… Un jour, où il y avait au menu des œufs mimosa en entrée, et un ragoût de mouton en plat… pourquoi pas ? Ils se seraient trouvés assis l’un
à côté de l’autre et auraient commencé à parler peinture…
-
Et vous, si on vous demandait de dessiner un œuf, vous
feriez quoi, aurait demandé Antoine,
-
Heu, je crois que je ferais un oiseau bien sur,
pourquoi cette question ?
-
Heu, simplement, parce que si un jour un petit prince me
demandait de lui dessiner un mouton et que je n’arrivais pas à le satisfaire, je
finirais par lui dessiner la caisse où se trouve le mouton dont il rêve…
-
Oui, bonne idée, ainsi il pourrait se l’imaginer,
répondrait alors René
-
Oui, et sur qu’il l’aimerait et qu’il pourrait l’emmener
chez lui, sur sa petite planète et ce mouton là correspondrait tout à fait à
celui qu’il attendait ! mais vous, votre œuf, êtes vous certain que
l’oiseau que vous dessineriez, serait bien celui que l’on attendrait ?
-
Oh, vous savez, personne ne s’en soucierait, la
princesse qui me demanderait de dessiner cet œuf, n’aurait pas de planète et
comme ce serait en plus d’une gourmande, une bonne cuisinière, je la
soupçonnerais d’avoir pensé qu’il serait bon d’attendre que l’œuf éclos afin de
se farcir l’oiseau !
Et sur ce, ils avaleraient tous
les deux leur repas sans plus échanger de parole, ruminant chacun leur
prochaine œuvre…
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