Lorsque la sonnette retentit soudainement, je tressaillis,
mon corps alanguit se déplia d’une petite
sieste au soleil. Qui pouvait bien oser me déranger dans un moment
pareil ? Les mains en casquette devant mes prunelles, j’essayai d’apercevoir
le vaurien qui contrariait mon programme, mais je savais bien que le mur
d’enceinte du jardin ne me le laisserait pas même voir son crâne. Je finis donc
par accepter de léviter de ce bain de soleil et la position verticale me
rappela le désordre qui régnait sur ma
petite personne : non seulement mes cheveux en bataille prouvaient mon
laisser aller du moment, mais ma petite robe était bien froissée et son quadrillage vichy ressemblaient
plus à des vagues qu’à des petits carreaux bien sages.
Le carillon sonna à nouveau, mais que me voulait ce malfrat, il allait bien falloir que j’aille lui ouvrir, une main noyés dans mes cheveux, je remettais de l’ordre dans cette bataille d’épis, pendant que l’autre nerveusement passait et repassait sur le chiffon qui me tenait lieu d’habit… je criai alors « j’arrive, j’arrive… » Et avançais dans l’allée prête à houspiller l’empoisonneur de l’après midi douceur que j’avais prévue. Je répétais tout en marchant nonchalamment « j’arrive, j’arrive » ! Il ne fallait pas qu’en plus il s’impatiente ce brigand. Enfin devant la grille je me retrouvai la main sur la poignée, en train d’entrouvrir la lourde porte de l’entrée. Passant la tête pour voir qui osait m’importuner de la sorte, Je clignais des yeux, faisant face au soleil qui m’obligeait à voir, dans un flou artistique, la silhouette plantée devant moi. Un murmure me parvint de cet homme d’un âge incertain :
Le carillon sonna à nouveau, mais que me voulait ce malfrat, il allait bien falloir que j’aille lui ouvrir, une main noyés dans mes cheveux, je remettais de l’ordre dans cette bataille d’épis, pendant que l’autre nerveusement passait et repassait sur le chiffon qui me tenait lieu d’habit… je criai alors « j’arrive, j’arrive… » Et avançais dans l’allée prête à houspiller l’empoisonneur de l’après midi douceur que j’avais prévue. Je répétais tout en marchant nonchalamment « j’arrive, j’arrive » ! Il ne fallait pas qu’en plus il s’impatiente ce brigand. Enfin devant la grille je me retrouvai la main sur la poignée, en train d’entrouvrir la lourde porte de l’entrée. Passant la tête pour voir qui osait m’importuner de la sorte, Je clignais des yeux, faisant face au soleil qui m’obligeait à voir, dans un flou artistique, la silhouette plantée devant moi. Un murmure me parvint de cet homme d’un âge incertain :
-
Prudence Petitpas ?
-
Oui, c’est pourquoi ?, répondis je un peu
hargneuse, alors que petit à petit mes yeux s’habituait à la vision plus nette
et qu’il me semblait reconnaitre un fantôme surgissant du passé.
Nous restions tous les deux bouches bé, nous dévisageant,
n’osant interrompre le charme de cette rencontre impensable. Il fallu bien
sortir de notre torpeur, et c’est en reconnaissant son sourire enjôleur que je
l’embrassais sur les deux joues et laissais petit à petit mes esprit revenir
doucement à moi.
-
Que fais-tu là ? je ne te savais pas dans
le coin, je ne suis pas très présentable, mais entre !
Et
joignant le geste à la parole, j’ouvris en grand la porte afin de faire entrer
dans mon jardin l’homme qui avait vingt ans plus tôt bouleversé ma vie. Allait-il par son intrusion envahir à nouveau
mon présent et refleurir un peu mon jardin secret qui ces derniers temps,
était plutôt en friche… ?
Je
pense qu’à cet instant je n’en évaluais pas le risque mais je sais depuis, que je ne regrette pas d’avoir pour
mon verger caché, le meilleur des jardiniers….
J'adore cette histoire! un jour, il y a 20 ans, j'ai moi aussi sonné à la porte du passé. je n'ai pas regretté même si ce ne fut qu'une averse de déceptions
RépondreSupprimerIci ou là bas, ton histoire est toujours aussi jolie...
RépondreSupprimerC'est autobiographique ? une vraie histoire vraie ?
RépondreSupprimerUn jardinier secret, quelle chance !